LE CARNAGE BASTIA - MONACO
du 26 novembre 1994
Voici le récit d'un match qui est entré dans la légende de
Furiani. Au cours d'une rencontre où le public, excédé par les
conneries flagrantes du pitoyable arbitre bien franchouillard DE PANDIS, va péter un câble. Furiani verra ce soir
là une des ambiances les plus chaudes de son existence. Souvenirs
souvenirs…
Tout
d'abord il faut remettre le match dans son contexte : nous sommes
en 1994, le SC Bastia vient d'accéder à la D1, après 8 saisons
de purgatoire et de matchacci fracichi de D2… L'occasion
de rendre hommage à l'entraîneur et aux joueurs qui nous ont
fait monter : Léonce Lavagne et les inoubliables Jean Luc Bernard,
Aziz El Ouali, Bruno Valencony, Laurent Castro, Franck Burnier,
Jacky Canosi, Cyril Rool, Laurent Casanova, Pascal Camadini,
Bruno Lippini, Hamid Bourabaa, Gilles Leclerc, Etienne Meschini,
Michel Padovani, Stéphane Michel, Didier Santini, Mamadou Faye…
Bref, l'équipe
est fraîchement promue en D1 et ne trouve pas encore ses marques
sur le terrain. On sent que ça va être très dur de se maintenir,
chaque match est un véritable combat. Paradoxalement, le
Sporting tourne bien à l'extérieur mais à Furiani c'est pas
terrible, et on accumule défaite sur défaite… jusqu'à
ce jour !!!
Ce
jour de novembre on joue contre le grand Monaco, avec sa pléiade
de stars, d'internationaux et de futurs champions du monde en bois (Petit, Djorkaeff, Thuram, Anderson, Scifo, Ikpeba,
Blondeau…), et nous avec notre petite équipe de bras cassés,
de pathétiques vieux lonzi, de zoppi en pré retraite achetés
en solde à des agents de joueurs foireux dignes de la mafia
albanaise (Dewilder, Debu, Darras…).
Le stade est plein,
et rien ne laisse supposer que l'ambiance va partir en couille…
Le stade a pris la très mauvaise habitude d'être particulièrement
paisible, on est très loin de l'ambiance hostile des années
70, mais pourtant ce soir là…
Avant
le match, un tract avait été distribué en tribune EST. Il appelait
au tazzu, à la grosse ambiance, "ne nous laissons plus marcher
sur les pieds par ces équipes venues de gaule, et gachons la
joie de Thierry Roland qui tous les dimanches, prend un malin
plaisir à annoncer la défaite du Sporting sur ses terres !!!!"
disait le tract,
disponible ICI.

Le
match commence très mal. On est rapidement menés 0-1 puis 0-2.
Sur un corner de Djorkaeff, Thuram marque du genou, ALORS QU'IL
N'Y AVAIT JAMAIS CORNER (ça se passe sous mon nez, c'était coté
Sud). Le public commence à gronder. Mais le Sporting ne baisse
pas les bras.
L'arbitre de touche lui voit des hors-jeu sur chaque attaque
bastiaise… Il y a de l'electricité dans l'air !!!
Le second but monégasque, c'est un PENALTY de Djorkaeff, suite
à une faute de Ziani qui arrête sur un ballon sur la ligne mais
de la main, ballon, il faut le dire, propulsé par Madar MAIS
QUI AVAIT FAIT UN MONUMENTAL CONTROLE DE LA MAIN avant de tirer
!!!
C'en
est de trop pour le public ! Entre ce penalty de merde et le
faux corner au bout d'une 20aine de minutes,
U TROPPU STROPPIA ! Ca dégénère au moment où sur une percée
bastiaise, coté Ouest donc car c'est toujours la première mi-temps,
Casanova entre dans la surface, EST FAUCHÉ mais a le temps de
transmettre à Drobnjak qui tire instantanément et marque mais
était HORS-JEU, HÉ OUI !
SEULEMENT Y A PENALTY INDISCUTABLE SUR CASANOVA !
Et
là ça commence à partir en couille. On sent le public enragé,
les projectiles volent, des gars commencent à grimper au grillage.
Furiani crit à la révolte. Y a un début d'envahissement de terrain,
avec un barbu de Toga (dit "Bergkamp") qui enjambe le mini
grillage pour scuzzuler le juge de touche. Echauffourée car
les stewards se précipitent depuis l'entrée du tunnel qui à
cette époque là était à l'angle Nord Est et menait aux préfabriqués.
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Sur une courte interview par un Pierre Jean Luccioni en transe
lui aussi, juste avant la mi-temps, au moment des incidents, je
revois encore Eric Dewilder vociférer à bout de souffle devant la
camera " Y A PENALTY OU BUT Y A PENALTY OU BUT Y A PENALTY OU BUT
"…
L'arbitre arrête le match, pris de panique, alors qu'il ne
restait qu'une ou deux minutes en cette 1ère période… M.
DE PANDIS est totalement dépassé par les évènements !!! Il s'empare
du ballon et court comme un fou vers les vestiaires, poursuivi
par UNE HORDE DE JOUEURS EN RUT, mais aussi par la sécurité du
stade, dont on ne sait s'ils veulent le tazzer ou le protéger
du public... qui lui est déchaîné comme jamais, contre les injustices
et l'anti corsisme primaire de l'arbitre !!!
Un vent de folie furieuse comme on n'en a jamais vu souffle sur
Furiani, où jusque là régnait une ambiance de messe du dimanche
au foyer rural de Peru Casevechje… J'ai vu ce jour là des
gars placides qui ne disent jamais rien péter complètement les
plombs, et aller s'appicciguer au grillage pour y grimper tout
en haut… le petit grillage mozzu de la Nord lui bouge dans
tous les sens, on se croirait en Grèce ou en Turquie les soirs
de grosse ambiance… on n'a jamais vu ça !!!
Sur ce, arrive
un azzuffu immense mêlant bastiais, monégasques et sécurité à
l'entrée du tunnel… à ce moment là il n'y a plus AUCUN arbitre
ni officiel sur la pelouse !!! c'est là que Laurent MORACCHINI
(gloria à ellu) chaque une magistrale CAPATA à la cloche d'ERIC
DI MECO, soit disant le joueur le plus chaud de D1 parce qu'il
avait scuzzulé Colleter pour un PSG - OM au Parc… Je revois
encore un type, avec un blouson beige, escalader le grillage pour
sauter sur la pelouse, et chaquer un CALCIU monumental en plein
ventre à ce disgraziatu de Claude Puel, (il jouait toujours à
l'ASM, ce vechjacciu) qui s'écroule par terre mezu mortu…
Le lendemain sur
le Nice Matin, en une, on voit l'arbitre en quasi gros plan, courant
le ballon a la main, avec en fond les bleus qui le traquent, dont
Dewilder, qu'on voit encore mieux a la TV, il pique un sprint
m'avete capitu sur ses deux schinchi, mais LE PLUS MAC, c'est
L'EXPRESSION DU REGARD DE L'ARBITRE car au moment de la photo,
on devine qu'il observe la tribune Est et ce qui s'y passe, c'est
comme s'il avait vu L'HORREUR COSMIQUE INCARNEE !!!!
à voir
absolument !!!

Tous
les gros au vestiaire donc, on sait rien de ce qui s'y passe,
ça dure un bon gros quart d'heure, et pendant ce temps, on voit
Nicolai qui gesticule devant la tribune Est en faisant virevolter
ses bras devant un délégué, l'air de dire "si vous convainquez
pas l'arbitre de faire reprendre le match, j'ouvre la tribune,
bref je lâche les fauves !". Le public lui, est déchaîné comme
jamais.
Pour la première fois de sa vie, alors qu'il n'y a personne sur
la pelouse, qu'on ne sait pas ce qui se passe, et qu'on ne sait
pas si le match va reprendre un jour, Furiani fait la ola, une
bonne vingtaine de fois ! Pendant toute cette fausse mi-temps,
et j'ai jamais vu ça, TOUT Furiani chante ! Alors qu'il ne se
passe absolument rien sur la pelouse où il n'y a absolument PERSONNE
!!! Le journaliste de L'Equipe, stumaghé par cette furie, écriera, atterré
: "le public chante FRANÇAIS, FRANÇAIS, ON T'ENC… " véridique
j'ai gardé l'article…
Finalement l'arbitre,
qui déclarera plus tard :"J'AI CRU QUE J'ALLAIS MOURIR", est bien
obligé de reprendre le match, sinon, effectivement, il meurt.
Le premier à sortir des vestiares est ANDRE BIANCARELLI, le
goal remplaçant qui jouera plus tard à… Monaco, il harangue
la foule déjà survoltée de la Est, avec des grands gestes avec
les bras, on sent les joueurs en transe infernale.
Ça reprend pendant exactement 3 minutes, le temps de finir la
1ère mi-temps, bizarre comme truc. Vient la vraie mi-temps. Notons
que pendant la premier grande interruption et pendant la vraie
mi-temps, ON IGNORE ce qui se passe dans les vestiaires !
On en entendra alors, chacun dira la sienne, FOLE E CANZONE :
mais il semblerait que Di Meco ait repris le compte dans le fameux
tunnel, qui bougeait dans tous les sens…
On aura tout dit : Démonstrations d'armes, Emmanuel Petit tabassé
par la sécurité et qui pique une crise de nerfs (effectivement
il ne jouera pas cette 2ème période et sera remplacé par l'immense
LUC SONOR, le catinu personnifié).
Les monégasques sont retranchés dans leur vestiaires. Nice Matin
raconte cette anecdote : soudain la porte s'ouvre, une main passe
et dépose à l'extérieur le bouquet de fleurs offert par le Sporting
avant le match avec la guirlande disant "bienvenue à la délégation
princière" !!!! WOUHAHAHAHAHAHAHAHAH !!!! Et la porte se referme
!
A la reprise, les rouges sont TOUS dans leur surface de réparation,
même Anderson se fait bouffer par Petru Maroselli, et rapidement,
sur un centre de... DIDIER SANTINI !!!! Casanova marque de la
tête au premier poteau, coté Est donc ! Ambiance ambiance...
Et ça continue sans rien de notable si ce n'est que Bastia
joue contre un mur rouge sur sa ligne de but, les monégasques
jouent la peur au ventre ILS N'ATTAQUENT PLUS AUCUN BALLON, c'était
ahurissant comme physionomie de match, jamais vu ça, une sorte
d'entraînement attaque défense !!!!
Rentrée de Ousmane "Magic" Soumah, et ouais, n'en déplaise a tous
les mongols racistes ou pseudo-durs de ce forum, IL FAIT UN MATCHONE
le petit black, facilité certes par la peur monégasque ! Il se
dribble six joueurs ( iè aghju fattu u contu) comme une anguille
et centre pour Rodriguez qui allume le poteau droit de…
PIVETEAU qui ne sait pas encore qu' il va devenir deux ans après
cela notre idole éternelle...
Rebelotte d'Ousmane et cette fois Rodriguez, exactement dans la
même position que précédemment, glisse le ballon SOUS Piveteau.
Il
est alors totalement impossible de raconter l'ambiance à ce moment
là. Pour anecdote, moi je me suis retrouvé sur les épaules d'un
type… avec un type sur les épaules…
Entre-temps, Madar
est remplacé et curieusement ne trouve personne pour l'accompagner
jusqu'au tunnel ; rappelons qu'à cette époque, le banc se trouvait
collé à la tribune Sud et que donc, Madar a du longer pratiquement
un demi-terrain, essentiellement contre la tribune Est …
alors qu'il se présente à l'entrée du tunnel, après sa "traversée
" du stade sous les crachats et les projectiles, il tente de rentrer
mais les deux stadiers ne s'écartent pas et le forcent à les bousculer,
CE QUI PROVOQUE leur mécontentement... azzuffu et ça se termine
dans le noir au fond, on dit même que Jo Bonavita aurait évité
à Madar de se faire casser quelque chose de grave pour la suite
de sa carrière....
Le lendemain, il fera la une du journal (enfin, journal…)
LE PARISIEN, avec ce titre : MADAR : CE QUE J'AI VECU A FURIANI…
2-2
score final, avec une transversale à la dernière seconde pour
nous… Mais bon Monaco tient quand même le nul. Et après
on se fera enculer sur tapis vert. Cum`è sempre.
Campora est plus fort que Bastia et on a match perdu par 3 à 0,
plus un match de suspension ferme.
On recevra donc Metz à… Tours, alors que Marseille lui joue
ses suspensions de terrain à… Montpellier !
Le
lendemain d'ailleurs l'inénarrable Thierry ROLAND, voyant ces
individus, y était allé de son "Mais comment peut-on laisser de
tels gens sur un STAAAADE !!!! "
Ancu megliu :
le dimanche soir, les incidents font la UNE du 20 H de TF1 !!!!
Alors que ce jour là, en pleine guerre en Yougoslavie, un obus
avait fait 50 morts ! ! ! !
C'est le retour
du grand débat : " MAIS COMMENT PEUT-ON JOUER A FURIANIII ???
" Enfin, tout est bien qui finit bien, le Sporting avec une saison
exemplaire réussira à sauver sa peau et à se maintenir en D1…
même si on se fera encore avoir par un arbitrage douteux lors
de la finale de coupe de la ligue face à Paris, évidemment.
Dans
tous les cas une AMBIANCE MEMORABLE qu'on aimerait revivre ! FORZA
BASTIA !
Et puisque DANY BOON (dit "goffu", dit "dans ton cul métal") ne
me croit pas et pense que j'ai exagéré, voici la REVUE DE PRESSE
avec:
-un
article du CORSE MATIN intitulé "la fête gachée"
-un
autre du même quotidien "de regrettables incidents"...
-un
article de LA CORSE "Furiani cents mille volts !"
-un
autre article du CORSE MATIN sur les incidents... le rapport
qui accable
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