Chers amis, il fait bon se retremper de temps en temps dans
l'ambiance du vieux Furiani, et de cette bonne vieille Tribune
EST. Suite à de nombreuses demandes (des F.M notamment), j'évoquerai
aujourd'hui la boucherie du match Bastia-Dijon 1989, dont peut
-être certains d'entre vous n'ont pas entendu parler.
En cette fin de saison 1988-1989, le Sporting est une nouvelle
fois en course pour les barrages en vue de la montée. Nous sommes
sous l'ère du Président Fantoni (c'est cette année là d'ailleurs
qu'au prix d'un beau tour de passe-passe pour eviter le dépot
de bilan, le SECB retrouva son ancien nom de SCB), et la base
de l'équipe est à dominante corse. Il doit rester 5 à 6 journées
et notre club reçoit les jaunes de DIJON, où joue Olivier Pantaloni.
Une fois encore le match est tendu : le Sporting attaque sans
relache, mais ne trouve pas la faille.
Soudain, à 5 minutes de la fin, une contre attaque dijonnaise
(qui attaque côté Ouest) se developpe sur le côté droit: l'arrière-garde
du Sporting est dépassée, et le grand noir S.LOBE (ex-GFCA) se
présente seul face au gardien (Ceccarelli je crois). Nous retenons
notre souffle, lorsque Ismaël TRIKI intervient pour subtiliser
le ballon. La EST crie sa joie, mais bientot se déchaine, car
l'arbitre M. NOUET siffle un penalty peu évident.
Les protestations des bastiais sont vives, mais rien n'y fait,
et tout Furiani commence à s'agiter quelque peu. Ce qu'il faut
savoir (mais vous le savez déjà), c'est qu'à l'époque Furiani
n'était pas massivement dolcegabbanisé comme aujourd'hui, mais
que toutes sortes de scimuliti peuplaient les travées.
En Sud, le souvenir du vieux Semula (réputé pour suivre dans les
années 60 le juge de touche ARME d'un vieux ceppu en lui criant
"Mi, si tu lèves!") était toujours vivace, mais c'est en EST que
se situaient les plus beaux specimens.
C'est là en effet que l'on pouvait trouver "L'homme des bois"
(un gros de Francardu dénommé Agostini je crois), et qui ressemblait
à Gargamel ; un tout petit vieux moustachu toujours vetu d'un
ciré bleu qui se faisait souvent bousculer sur les buts et qui
rouspetait ; quelques jeunes qui sciaquaient des conneries (en
corse le plus souvent, et titulaires du brevet du fameux "ton
père c'est ton frère!" (reflechissez sur la signification) à spanzà
si rise (comme on rentrait de tout au stade à l'époque, l'un deux
avait apporté ce jour là des pots de mayonnaise...de Dijon!) ;
deux compagnons inseparables qui étaient toujours assis au premier
rang, et qui étaient impayables (le premier avait des lunettes
à sextuple foyer et vivait le match tellement intensement qu'il
était au bord de l'infarctus (on peut d'ailleurs le voir sur la
cassette du Sporting 78 en train de scuzzuler le grillage!); le
second étant quant à lui d' été comme hiver coiffé d'une magnifique
casquette de trappeur avec les les rabats sur les côtés, insultait
en regardant le match avec des ...jumelles!) ; une horde qui descendait
à tous les matches du Haut-Fiumorbu, et dont le chef emblematique
était un capilutu costaud et moustachu que l'on surnommait KEMPES;
et enfin un type de Luri prénommé GABY qui était affublé d'un
tic monstrueux (lorsque le Sporting attaquait, ça allait, mais
lorsque on défendait, la tension lui faisait faire pendant de
longues secondes de larges mouvements de la tête comme les piverts
!).
Ainsi donc (je reviens au terrain), l'arbitre, plein d'autorité,
siffle le penalty. La plupart des types dont je viens de parler
(et tous dans leur style propre) lui promettent le pire si Dijon
transforme, Kempes et ses amis jurant quant à eux quoi qu'il arrive
de penetrer sur le terrain à la fin pour lui regler son compte.
Furiani siffle et insulte, mais LOBE transforme le penalty ! Ivre
de joie il se précipite vers son banc côté Sud. Il y est alors
accueilli par... un magnifique siège rouge ( jeté par un bleu)
qu'il reçoit en plein visage ! La EST applaudit, Lobé est evacué
sur le côté, et le match reprend. Les calci volent de tous les
côtés, et d'étranges mouvements se produisent en Nord et en Est,
pendant que Dijon envoie de longs ballons devant. Sur l'un d'eux,
l'arbitre, sûr de son coup, décide de siffler la fin du match.
Seulement ce baullu se trouvait de l'autre côté du terrain, et
les vestiaires étaient sous la EST. Il lui fallait donc parcourir
tout le champ de jeu pour être à l'abri. Les juges de touche le
rejoignent en courant, et fiers comme Artaban, ils se dirigent
vers nous.
Ce qu'ils ne pouvaient pas prévoir, c'est que ce soir là tout
le monde avait peté un cable: le match était important et tout
le monde croyait qu'on allait monter en D1. Ainsi, on vit bientôt
le filet de la EST bouger dans tous les sens, et une vingtaine
de furieux ne tarderent pas à sauter sur le tunnel des vestiaires,
puis sur la pelouse ! De leur côté, une dizaine de débiles en
faisaient de même en Nord (nous apprimes ensuite que certains
étaient des flics corses ...en civil !) !
Comme des malades tout ce petit monde se rua sur l'arbitre qui,
arrivé au rond central, se rendit compte de sa magistrale erreur.
Tel un cabri, il commença à s'enfuir vers la Ouest, tandis que
les premiers elements le rattrapaient. Une fois rejoint, et sous
nos yeux eberlues, il se fit purement et proprement ATOMISER.
Calci, capate, cazzotti pleuvaient, et le malheureux (bien fait
pour lui) se protegeait tant bien que mal. Un furieux capilutu
notamment lui mettait le compte, et je crus reconnaitre...KEMPES!
Soudain un des juges de touche se dirigea par derriere vers lui
avec son drapeau pour intervenir. Prevenu, Kempes se retourna
et lui assena un monstrueux cazzottu qui l'étendit pour le compte
!
Il fallut l'intervention des dirigeants pour escorter le trio
arbitral (en sang) vers les vestiaires, sous les lazzi de la EST
(projectiles divers). A l'interieur, ce n'était pas fini pour
autant ! Dans les vestiaires en effet se trouvait l'eternel Pierrot
BIANCONI qui était une nouvelle fois suspendu ce soir là. Furieux
lui aussi, il décida de mettre le compte à l'homme en noir, mais
empêché par des âmes charitables, il ne put aller au bout de sa
vindicte. Le Mercredi suivant j'appris de la bouche d'un de mes
camarades de jeu (je jouais au Sporting à l'époque) que l'arbitre
avait supplié le père de ce dernier (le regretté M.MESCHINI) de
lui sauver la vie.
Comme le bruit couraient que certains supporters l'attendaient
à son hotel, M.NOUET préféra passer la nuit au commissariat de
Bastia. Là il jura de ne plus jamais arbitrer: CE QU' IL FIT (vous
pouvez verifier) !
Eccu o cumpagni ciò ch'ell' era veramente à
l'epica Furiani ! Vous pouvez verifier aupres de ceux que vous
connaissez et qui y étaient (ca ne remonte qu' à 12 ans à peine)
TOUT EST VRAI !
FORZA
BASTIA !
À PRESTU
PZD
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