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NICE
- BASTIA 71 et 76,
quand Furiani sentait bon la bombe agricole...
par PINZ DESTRUCTOR
Cari
amichi,
après
avoir évoqué les principaux faits d'armes des
supporters du Sporting (et il y en a encore bien d'autres !)
d'Alès à Furiani, en passant par Marseille, guidés
par le glorieux Pierrot Bianconi, j'évoquerai aujourd'hui
la plus ancienne et la plus féroce RIVALITE qui nous
aient jamais opposé à un club PINZ : j'ai nommé
l'Olympique Gymnaste Club de Nice , soutenu par les (peu fidèles)
étrons qui garnissent les tribunes du Stade du Ray.
Ce qu'il faut bien avoir à l'esprit lorsqu'on se penche
sur cette légendaire rivalité, c'est le CONTEXTE
tout à fait particulier, et propre à la ville
de NICE, qui a permis de la faire émerger.
Très tôt en effet, la présence corse au
bord de la Baie des Anges s' est faite sentir : Nice était
le siège des grandes facultés (médecine,
droit, lettres) et la principale destination d'études
pour nos pères, qui étaient contraints et forcés
de s'exiler pour survivre (suite à l'historique et bicentenaire
fermeture di l'Università di Corti), il va sans dire
que la turbulente jeunesse corse commença, à partir
du début des années 70, à faire parler
d'elle ("Sportinguement" et politiquement (C.S.C)
parlant ! ).
Or, il faut savoir que Nice s'est toujours fait remarquer par
son caractère bourgeois et supérieur (un peu comme
Paris) qui lui a toujours fait appréhender les autres
de manière hautaine (phénomène aggravé
de plus par le véritable envahissement, à partir
des années 60, de la cité par des hordes de vieux
acariâtres venus du Nord de la Gaule, enthousiastes à
l'idée d'enfin pouvoir mourir au soleil). C'est pourquoi
les corses, cette "sous-race italienne" (épithètes
souvent entendus à l'époque), si bizarre et par
certains côtés si barbare, formaient une communauté
à la fois enviée (pour son esprit de clan, sa
solidarité, et son pouvoir politique (ex: le père
d'Y.Colonna)) et détestée (pour ce même
pouvoir politique, sa tradition de gangstérisme, et enfin
sa légendaire "fainéantise" (hum !)).
Dans ces conditions, et compte tenu de l'ardeur des supporters
bleus de l'époque, les DERBYS Nice-Bastia s'avérèrent
être des matches particulièrement EXPLOSIFS, de
véritables corridas, qui marquent aujourd'hui encore
des générations de corses. Ces histoires, maintes
fois évoquées par les anciens, sont souvent connues
des jeunes corses d'aujourd'hui, mais de manière fragmentées
et incomplètes dans la durée. Il se peut donc
que j'en oublie, mais les évènements les plus
marquants dont j'ai eu connaissance, ou auxquels j'ai directement
participé, se situent en 1971, 1977, 1992 et 1995.
Avant
moi, mon grand-père, mon père et mes oncles ont
tous été de véritables acharnés
du Sporting. J'ai donc grandi dans une atmosphère teintée
de bleue, où les anecdotes étaient foison. C'est
un peu de leur mémoire que je vous fait partager aujourd'hui,
particulièrement celle de mon père, qui, avec
des milliers d'autres (les votre sûrement !) était
étudiant à l'époque.
NICE
- BASTIA 1971 :
Souvent les Nice-Bastia étaient chauds à l'occasion
des matches de championnat (les deux équipes étaient
en D1), mais aussi, et surtout, en Coupe de France. Le hasard
voulant que plusieurs fois les deux équipes se croisent
dans cette compétition, les affrontements s'exarcèrberent.
C'est ce qui se produisit cette année là (en 16ème
ou 8ème je crois), mémorable entre toutes.
C'est par milliers que le peuple bleu, appuyé par sa
diaspora étudiante, envahit les gradins de la tribune
Nord,
Placé au dos du quartier de Saint-Sylvestre. Toute la
fine fleur de la jeunesse corse et là, et elle donne
de la voix (entre autres (mais oui !) François Nicolai,
Jean-Martin Verdi, et tous ceux qui feront la politique patriote
corse les années suivantes (Léo Battesti, Pierre
Poggioli, Vincent Stagnara...).
Comme tous les derbys de l'époque, le match est ultra-viril,
et les équipes ne se font pas de cadeau. L'ambiance du
terrain se communique bientôt aux gradins, où les
supporters du Sporting commencent à s'exciter passablement.
Dans le courant de la deuxième Mi-temps, un incident
met le feu aux poudres, et le peuple bleu commence à
se chauffer avec les toujours très aimables Gardes Mobiles
de l'ère Pompidou (pas des poètes à l'époque).
Les provocations se multiplient, et de part et d'autres du grillage
les noms d'oiseaux volent, pour ne pas dire les matraques et
i pugni alzati.
Le climat est lourdement deletere, lorsque à 5 minutes
de la fin, et alors que le Sporting perd, les bleus, arborant
tous de superbes rouflaquettes, pattes d'eph, et tous capiluti,
commencent à scuzzuler le grillage avec force afin de
REGLER les comptes avec la maréchaussée locale
et d'ENVAHIR LA PELOUSE !!!!!!!. Pendant de longues minutes
le brave barbelé résiste, mais sous le poids des
furieux, il ne tarde pas à plier, puis à s'ECROULER
!
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sur l'image pour l'agrandir

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Sous
l'il halluciné des flics, qui n'en reviennent pas
de tant de férocité et de scimità, et des
insultes des braves habitants de Nice, les premiers éléments
commencent à enjamber l'obstacle pour en découdre,
et c'est bientôt l' EMEUTE !!!
Comme à chaque fois en cas d'affrontements urbains, les
charges et les contre-charges se multiplient,
entrecoupés de moments de calme. Au cours de l'un deux,
un Garde mobile un peu téméraire (un grand noir
baraqué) se prenant pour Conan le Barbare, provoqua les
bleus les plus proches de lui, en leur promettant qu'au premier
geste suspect, il se chargerait lui-même de rosser les
coupables. Il lui fut répondu par un jeune corse moustachu
très connu à l'époque (un type du Marché
je crois) et qui était 2ème ou 3ème dan
de karaté, qu'il n'avait qu'à mettre ses actes
en accord avec ses actes. Sur de son coup, le gorille s'avance
et est accueilli par ... un fantastique CALCIU DRAGONBALLZ-ISE
qui l'envoie sbouler tout en bas des marches !!!!!!!!!! Vexés
ses collègues entreprennent de laver l'affront, et les
azzuffi se prolongèrent à nouveau.
Les
incidents de ce match eurent un retentissement considérable
dans le petit monde bourgeois et aseptisé de Nice. En
bons Pinz qu'ils étaient , les Niçois unanimes
se répandirent en plaintes et en dénonciations
(qui fleuraient bon le racisme) sur "ces corses qui sont
tous des assassins", et qui de toute façon "n'avaient
jamais été bons à rien" (sinon à
administrer leur pays et leurs colonies, et à mourir
pour eux en 14). La trace de ce match fut vivace : de simple
antipathie réciproque, on passa à un CONTENTIEUX
en bonne et due forme qui
continue encore aujourd'hui !!!!
NICE
- BASTIA 1976 :
voici comme prévu le second volet des légendaires
matches contre les Aiglons (pas d'autre mot !) niçois.
Comme le précédent, ça ne va pas manquer
de piment, à la différence près que cette
fois-ci, il s'agit de l'aller ET du retour ! Une erreur m'avait
fait dater ce match en 1977, mais après information auprès
de qui de droit, il s'agit en fait de l' année 1976.
Attachez vos ceintures.....
Le
premier acte de ce mythique Nice-Bastia dont j'entends parler
depuis que je suis gosse, à pour cadre le Stade du Ray,
à l'occasion d 'un 8ème de finale de Coupe de
France (encore).
Une fois de plus, tels des morpions sur le crâne de T.
Roland, les bleus envahissent les gradins de la Tribune Nord,
sous la bronca des braves pinz azuréens. Le souvenir
de 71 est toujours vivace, et dans l'intervalle, en championnat,
les "embrassades" à la sortie du stade n'ont
pas manqué.
Sur le terrain, les deux effectifs sont de talent : un subtil
mélange de techniciens et de tendres bouchers apporte
une touche explosive et prometteuse à cette rencontre.
Côté niçois, les internationaux ne manquent
pas, tels le vieux DOUIS (dont on va reparler), le fringant
attaquant de l'Equipe de Gaule M. MOLITOR (dont on va reparler
itou), et un Yougoslave athlétique et moustachu KATALINSKI
(dont on va reparler derechef !).
Côté Sporting, les hommes de légende sont
là : le divin Claude PAPI, le placide Charlot ORLANDUCCI
(surnommé aujourd'hui le Roger Couderc du pay-per-view),
le sensationnel ailier kanak Jacques ZIMAKO, et enfin le STRATOSPHERIQUE
Dragan DZAJIC, qui effectuait sa première saison sous
les couleurs bastiaises.
Le
match commence, et on comprend d'entrée, vus la violence
des premiers chocs et les cris d'animaux qui s'échappent
de la Tribune Nord, qu'il ne s'agira pas d'un match pour les
Laurent et les Lachuer. Très vite l'arbitre doit presser
le pas sur les contacts car les protagonistes (voire les "belligérants")
ont des velléités bianconesques. Néanmoins
ça joue au ballon, et même bien : en effet, les
bleus notamment font passer le frisson dans la RAY ( du cu*
) des défenseurs rouges et noirs. Admirablement orchestrés
par l 'inoubliable PAPI, les deux flèches DZAJIC et ZIMAKO,
donnent le tournis à leurs gardes-chiourme, et centrent
régulièrement pour le brave Fanfan FELIX cugnumàtu
" U CAPU D'ORU".
La
première mi-temps s'achève sur quelques contacts
virils, et tout le monde met à profit "les citrons",
pour élaborer une stratégie. Côté
bleu, on ne peut que continuer dans la voie des contres, qui
peuvent peut être permettre d'engranger un précieux
sésame en vue du match retour sur nos terres. Côté
niçois par contre, les consignes semblent différentes,
et le mot d'ordre semble être de fracasser les deux cerveaux
de l'équipe: Dzajic et Papi.
En effet, toute la seconde mi-temps consistera en une démolition
des deux stratèges. Le libero KATALINSKI charge sans
discontinuer le frêle Claude, tandis que DOUIS se prend
pour le regretté P. BIANCONI et semble envisager de mettre
un terme à la carrière du prodigieux belgradois.
On attend une réaction de l'arbitre, mais celui-ci "bizarrement"
se met à chanter du Steevie Wonder !!!!!
Très vite ce scandale devient insupportable pour les
joueurs bleus, pour qui pleuvent les jaunes (il parait que ça
va bien avec le bleu...), pour l'encadrement du Sporting (où
CAHUZAC et J. FILIPPI sont en pleine sbattulance) et pour bleus
des tribunes, étroitement surveillés par les forces
de l'ordre (pas fous les pinz) qui ont sûrement du faire
electrifier le grillage.
Afin de ne pas hypothéquer nos chances au match retour,
les bastiais, résignés, font de la résistance,
mais subissent maintenant les assauts des azuréens, galvanisés
par la fratellenza de l'arbitre. Le match, qui tournait à
la straziata, devient bientôt un vrai CALVAIRE, et coup
sur coup le Sporting encaisse DEUX BUTS !!!! Une bien mauvaise
affaire pour nous, qui met les sangs à tout le monde.
Le match se termine sous les vivats des Pinz, et sous les menaces
des bleus, qui mieux que personne savent que la roue tourne
et que sur la route des quarts il y a ....FURIANI !!!!!!
Deux
semaines plus tard, c'est un Furiani habilement conditionné
(même s'il ne faut pas trop se forcer) par le club et
par la vox populi qui attend de pied ferme les matraqueurs de
l'aller. Dès l'atterrissage à l'aéroport,
quelques capiluti patibulaires, qui étaient venus par
HASARD, se font les prophètes du malheur auprès
de la délégation niçoise en leur parlant
d'évènements surnaturels et spécifiques
à la Corse ( on serait le DOUZE du mois, à l'EST
c'est de la BOMBE bébé, on aime les activités
AGRICOLES.....). C'est donc un peu plus grisâtres qu 'à
l'accoutumée que les joueurs rejoignent le car antédiluvien
qui se propose de les amener dans l'ANTRE. Comme contre LAVAL
il y a quelques années, le chauffeur se refuse à
accompagner ses hôtes jusqu'à la porte de la Tribune
EST sous laquelle se situent les vestiaires. Habilement avertis,
les pensionnaires de notre légendaire tribune se préparent
à la battue, et c'est sous une grêle de projectiles
que les Robocop de l'aller gagnent leur vestiaire, l'air beaucoup
moins fier. Exercés au maniement des petronche , des
fusées eclairantes et des B.A, les bleus, comme à
la foire, ont pour objectif KATALINSKI et DOUIS auxquels on
promet un voyage dans l'au-delà. Ce dernier notamment,
qui se croyait sorti d'affaire , reçoit avant de rentrer
au chaud (c'est le cas de le dire !) une monumentale petronca
en pleine faccia !!!!!!
Pendant
l'échauffement des joueurs, c'est encore pire, on assiste
à une étrange pluie de bombes dont on certifie
qu'on use pour tuer les taupes, et DOUIS voit s'ouvrir devant
lui les portes de l'ENFER. Aux dires des gens présents,
ce n'est pas tant l'ambiance vocale (qui n' a jamais été
trop notre fort ) qui les a particulièrement impressionnés,
mais plutôt la scimità ambiante et une pression
insoutenable, comme on ne savait la mettre que chez nous (à
l'usu 5 Mai). Résultat des courses, lorsque DOUIS rentre
aux vestiaires, lui seul sait qu'il ne refoulera pas de si tôt
la pelouse. En effet, alors que les deux équipes s'avancent
et que le stade s'embrase, on constate avec STUPEFACTION que
les Niçois ne sont que 10 !!!!!!!!!!!!!!!! Philosophe,
le Préfet BONNET du match aller, inspiré par la
lecture de Kant et se métamorphosant subitement en Ours
CAJOLINE a décidé finalement que la vie était
trop courte pour la risquer trop TOT !!!!!!
Parenu
fole, ma ghjè cusi ch'elle si sò passate e cose
! Forts de leur avantage numérique, remplis de stizza
et avides de laver l'affront, portés par un public merveilleux
et si taquin (!) les bleus SURVOLENT la rencontre, et enfoncent
les niçois. Vont-ils pour autant parvenir à renverser
la vapeur et à créer l'EXPLOIT, vous demandez-vous
tous ?
Cazes et Orlanducci font les hommes-luges sur les tibias pinz,
Dzajic et Zimako, particulièrement remontés, font
des PRODIGES, à chaque attaque la EST aspire le ballon
vers les filets adverses (où le goal se dit, vu ce qu'il
reçoit, que finalement TOUTATIS n'est pas gaulois, mais
bien corse) et le Sporting déchainé l'emporte
finalement QUATRE A ZERO !!!!!!!!!!!!!!!!!!! Impossible aux
dires de mon père de décrire l'ETNA-STROMBOLI-VESUVE
que Furiani fut ce soir-là !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
FORZA
BASTIA PIÙ CH'È MAI !
A LEGENDA DI FURIANI UN PÒ MICCA SPARÌ CUSÌ
!!!!!!
PZD


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