Dieu
qu'il y a de choses à dire concernant cette demi-finale, qui
nous a vus passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, pour déboucher
sur un bonheur immense, et tellement mérité. Comme d'habitude
lorsqu'il y a 10000 trucs à exposer, il faut procéder
par étapes, pour une meilleure visibilité, et compréhension.
Pour une fois, ce C.R, qui sera une fois de + très long, rentrera
vraiment dans les détails pour expliquer vraiment ce que peut
représenter l'organisation d'un tel événement
dans un groupe ultra digne de ce nom. Il y a en effet un monde entre
le supporter qui arrive une heure avant le match, s'asseoit et crie
quelquefois pendant le match ; et ceux qui s 'investissent, sacrifient
souvent leur temps, leur famille et parfois leur argent, en se tenant
sans cesse (et qque soit le comportement ) exposés aux foudres
de la critique.
Ce qui va suivre constitue vraiment le premier véritable CR
ultrà qu'il y ait jamais eu sur le Sporting. Les autres jusqu'ici
traitaient de choses voisines , mais pas en profondeur. Ainsi, les
2 temps forts de la vie ultrà seront ici exposés : l'AVANT-MATCH
et la préparation (1ère Partie) et enfin le MATCH lui-même
(2ème Partie).
L'AVANT-MATCH
:
Depuis
le mardi précédant le match, toute la Vieille Garde
de Testa Mora est encore une fois sur la brèche. La pression
monte, et tout le monde s'investit comme aux plus beaux jours. La
somme des choses à faire à faire est incalculable,
et la question qui se pose et de savoir si on tape pas trop haut
et si tous les objectifs pourront être remplis. Ce qu'on sait
de source sure, c'est qu'on doit se débrouiller sans l'aide
des officiels, et qu'on prend un pari risqué, vu l'argent
investi sur le coup (plusieurs milliers d'Euros).
Première surprise, le communiqué de l'Associu sur
les drapeaux ne passe pas comme prévu le Samedi, mais le
Vendredi. Comme on avait décidé de faire court, il
n'est pas trop censuré, mais on constate avec déplaisir
que l'initiative de Vendasi (manifestement à but éléctoral)
prend autant, voire plus de place que la notre. Par contre les nouvelles
de l'imprimerie sont bonnes, parce que les 2000 tracts destinés
à la tribune Est sont prêts et que le prix total n'est
pas exhorbitant.
Commence alors à se poser le problème de la BANDEROLE
de 15 mètres qui devra orner une bonne partie du grillage
de la EST. Le calicot coûte assez cher, les bombes de peinture,
moins. On se met d'accord pour éviter un message trop émotionnel
sur le 5 Mai, pour ne pas ajouter à l'émotion palpable
du match, et parce qu'on ne connaît pas avec précision
le sentiment des familles des victimes. Finalement c'est le slogan
que j'ai proposé qui est choisi : " UN 'ISULA, UN POPULU,
UNA FEDE ". Les raisons sont multiples : d'une part on voulait
un slogan en corse (en 10 ans, Testa Mora n'a jamais rien fait en français),
d'une autre on voulait coller à la mystique ultrà
de la devise trinaire, et on voulait quelque chose d'explicite,
qui rende bien compte que tous ceux qui seraient au stade (et notamment
en Est) avait la foi bleue. Inutile de le cacher, il s'agissait
aussi d'une dédicace spéciale et subliminale à
l'attention de certains (pas tous) ajacciens, qui ont trop vite
parié sur le déclin du Sporting, et qui croient un
peu trop rapidement que la montée de l'ACA va gommer 30 ans
d'histoire glorieuse du club qui a fait honneur à la Corse,
et s'est battu seul contre tous.
Dans
l'après-midi, le club nous fait savoir que l'ancien président
du club Fanfan Vendasi a acheté 700 drapeaux du club pour
les mettre gratuitement à disposition des supporters. On
nous dit qu'on peut passer quand on veut les chercher. La réponse
est un refus total de la VG. D'une part il y a les drapeaux de l'Associu
et les bandere corse à prix sacrifiés qui vont être
mises en vente, et secundo il est hors de question que nous fassions
de qque manière que ce soit la propagande politique de ce
futur candidat aux législatives. D'aucuns rappellent aussi
la fin de mandat calamiteuse de l'ex-président à l'époque,
qui avait débouché directement sur la descente en
D2 pendant 8 longues années.
Arrive le soir, et il faut se mettre au travail pour la banderole,
le reste étant traité le lendemain (stands, pose des
banderoles, tracts, etc
). On se retrouve à 3 devant
la maison de la famille de bleus qui avait accueilli NOUZ (Cf. rencontre
Nouz /Testa Mora), efficacement soutenus par le jeune " Montecinto
" qui abat une bonne part du travail. On en a pour près
de 3 heures à calculer la dimension des lettres, les espaces
(au crayon gris !) et enfin le bombage, sachant qu'on a aucun droit
à l'erreur. A minuit on a fini et on peut se restaurer.
Le
lendemain matin, jour du match. Reveil en sursaut, coups de fils
innombrables, et rendez-vous au local Testa Mora à Toga à
13 heures. Tout le monde a la pression. Il faut charger dans les
voitures tout le matériel, les banderoles, les drapeaux et
écharpes pour les stands, les ballons de l'Associu (4000
environ), le mat de 5 mètres et le drapeau géant qui
va avec, et enfin Marguerite, la grande voile Testa Mora.
Arrivée au stade à 13 heures 30 : on retrouve les
bleus qui ont répondu à l'appel lancé sur Internet
à venir nous aider (Pixi, Cristo, Sylvain,
). En attendant
de se faire ouvrir les portes de la Est, on s'aperçoit que
le stand du Sporting est mal situé, et que le notre fera
recette ( à ce propos, une pensée particulière
à ceux qui jusqu'au dernier moment du match se sont dévoués
pour tenir le rôle difficile de vendeur). Le démarrage
est lent, mais au fur et à mesure que les minutes passent,
les bleus répondent à l'appel et se fournissent en
bandere (les drapeaux Testa Mora ont beaucoup plus de succès
que les corse, parce que les gens veulent avant tout montrer leur
foi dans les couleurs, ce qui correspond tout à fait à
l'esprit de notre banderole).
Une
fois à l'intérieur de la Est, on s'occupe tout d'abord
de tendre MARGUERITE, afin de pouvoir la faire descendre ensuite
de la manière adéquate. Commence ensuite le rituel
du BACHAGE. Les équipes se divisent en plusieurs groupes.
Les énormes bâches " Forza Bastia " et "
Testa Mora ", sont appiciguées, tandis que nous nous
occupons sur le terrain de la banderole du match (qui correspond
au centimètre près à l'espace entre les 2 portes
de la Est). Le résultat est très satisfaisant, et
la fierté des bleus qui ont aidé à la confection,
se lit sur les visages.
Le stade est vide, et les groupes de la Ouest n'ont pas encore bâché.
Les premiers qui arrivent sont les " Voce di Bastia "
drivés par J-Louis. De notre côté, on continue
à poser les bannières des pays des étrangers
de l'équipe (le drapeau argentin se trouve à coté
de la grande banderole parce que les couleurs se marient bien, et
le drapeau américain n'est pas accroché parce que
les Cop's le mettent dans leur coin depuis le match contre Montpellier).
Pour nous il n'est pas question qu'un seul endroit de notre secteur
de la Est, ne soit pas orné d'une bâche, d'une banderole,
ou d'un symbole quelconque. Un de la VG, ancien membre de feus les
" ULTRAS BASTIACCI" a exhumé la bâche du
défunt groupe. Décision est prise de l'appiciguer
au grillage, afin de rendre hommage aux anciens membres, mais aussi
de signaler que leurs fondateurs sont parmi nous ( et aussi pour
deux clins d'il : le premier pour ceux qui marchent toujours
dans la célèbre macagne de la reformation du groupe,
et aussi pour faire de la publicité au site UB). Un bleu
(Pixi), prend des photos de la tribune une fois que le travail est
terminé, et visuellement nous sommes très contents
du résultat. Hélas, ces photos seront inutilisables.
Les
fumigènes (et B.A) sont soigneusement planqués, de
même que les ballons, pour éviter que des supporters
occasionnels avides ne se précipitent dessus dès qu'ils
pénètreront. Le boulot préparatoire est désormais
terminé, et on aperçoit certains de la VG Testa Mora qui sont
restés bloqués dehors, de même que la bande
de 11.43 qui sera très précieuse par la suite.Les
stadiers nous demandent de ressortir de la tribune pour présenter
nos billets, et attendre l'heure légale d'ouverture. On négocie
en leur disant qu'il faut que les équipes qui vont distribuer
les tracts se mettent en place, aux 2 entrées de la Est.
15
heures : ouverture des portes. Les tracts sont distribués,
et la plupart des gens les lisent. D'autres les jettent au bout
de quelques secondes, parce que lire avant un match, c'est un effort
surhumain. D'entrée je comprends que l'effet escompté
ne sera pas rempli. Les gens n 'ont rien à retirer au texte
(ils sont même à 1000 % d'accord), mais une fois de
plus ne se sentent pas visés. Ils se contentent de dire :
" en espérant que les AUTRES suivront ". Certains
se plaignent d'avance du supplice de Tantale évident que
représente pour eux l'effort de se mettre DEBOUT pendant
le match.
Petit à petit la tribune se remplit, et la décision
est prise de réserver le secteur habituel de Testa Mora, qui risque
d'être envahi par des mous, des filles maquillées pour
sortir en boîte, ou encore des enfants. C'est pourquoi le
drapeau géant est déployé sur le secteur (voir
photo).
Le tractage se poursuit bien, sous la houlette de Cristo en Est-Nord,
et de 11.43 & Co en Est-Gauche. A ce moment toute la VG, à
2 exceptions près est dehors (aux stands) et certains supporters
s'inquiètent de ce qu'on va faire. Beaucoup viennent dire
" Si j'avais su je vous aurai aidés " ou encore
" Je pense que ça serait mac qu'on fasse ceci ou cela,
et on devrait chanter ça ". Ce à quoi il leur
est répondu sans AMBAGES : " Vous saviez très
bien qu'on avait besoin d'aide " et " Les conseilleurs
ne sont jamais les payeurs ". Quelques mines désabusées
s'éloignent tristement devant tant de philosophie.
Je
suis frappé au fur et à mesure du nombre de gens qui
envahissent les gradins avec les bandere Testa Mora . De toute évidence,
et comme d'habitude lors des grands R-Vous, les gens nous font confiance
et préfèrent aider le groupe, plutôt que d'acheter
les gadgets du club. Nombreux sont ceux qui laissent la monnaie
aux stands pour nous remercier et rendre hommage à notre
présence et de notre fidélité sans faille aux
couleurs. 10 ans de combat et de sacrifices payent parfois, et ça
met du baume au cur à tout le monde
A 16 heures 15, le secteur est quasiment rempli. Il est plus que
temps pour nous de regagner nos places, afin de ne pas nous retrouver
dindons de la farce et se retrouver dispatchés. Consigne
est donnée aux " tracteurs " de lever le camp à
16 heures 25 et de rejoindre la base. Les premiers chants commencent
à partir et la pression commence à gagner tout le
monde. Enfin, le reste de la VG arrive, et on se met peu à
peu en place. Comme il y a de bons éléments (animaux)
dans les parages, on ne peut qu'être optimistes. Beaucoup
d'abonnés et déçus de la Ouest nous ont rejoint
(espérons-le définitivement) et on donne de la voix.
Tout se passe comme prévu. Le public frétille d'avance,
mais les gens restent timides et agitent peu leurs drapeaux, qui
se comptent quand même en nombre impressionnant, de même
que les écharpes du club et de l'Associu. Le rendu est moins
bon à ce moment que celui de la Ouest (plus de jeunes là-bas)
qui est très belle. Je constate avec déplaisir que
certains de la Est sont arrivés avec les bandere offertes
par Vendasi, mais il y en a quand même beaucoup moins qu'en
Ouest où nombre de bleus ont bénéficié
des faveurs du club (il faudrait savoir quand même : ou on
critique le club et on assume, ou on se précipite comme des
croquants sur ces " cadeaux "). Sans parler de la Nord
où ils prédominent aussi. Mais il ne faut pas faire
la fine bouche : le stade est d'ores et déjà impressionnant,
et depuis le 5 mai on a jamais vu ça. Nous sommes contents
de voir que le communiqué du journal a peut-être aidé
à la prise de conscience, même si notre influence ne
doit pas être surestimée.
Après
la mise en place, voilà maintenant venu de l'ANIMATION de
la tribune, et au-delà du stade. Je ne me fais pas de soucis
vu le potentiel qu'on a , et qu'on n' plus depuis longtemps (pour
mettre de l'ambiance en Est il faut que la tribune soit bien remplie
ou pleine, ce qui est de + en + rarement hélas le cas). C'est
maintenant à nous de jouer, et de faire parler notre expérience.
Depuis le début de la semaine AM a de nouveau été
désigné comme " Capo-tifoso ".Conformément
à la culture ultrà, c'est au bleu le plus capé,
le plus populaire et le plus courageux (Alès, Martigues,
Nice, Paris 1995 CDL entre autres) que doit revenir le MEGAPHONE.
Premier problème, AM a une trop grosse pression pour le match
lui-même , et a du mal à se lâcher.
L'excitation augmente dans la VG, alors que les joueurs se préparent
à pénétrer sur la pelouse, dans un océan
de drapeaux et d'écharpes. Les milliers de ballons distribués
par l'Associu aux deux secteurs de la EST, s'agitent : il était
prévu à l'origine que le notre secteur soit tout bleu,
et que le secteur gauche soit tout blanc. Hélas on constate
que l'indiscipline à prévalu une fois de plus, et
quelques ballons blancs (dérobés quelques temps avant
par certains dans les cartons même) se trouvent chez nous.
Les porteurs de fumigènes ( une quinzaine en tout) , qui
ont eu pour consigne de se couvrir le visage (p/r aux caméras),
grimpent au sommet du grillage , tandis que tout le monde se place
pour faire monter Marguerite et déclencher les hostilités.
L'ambiance
à ce moment là est SOMPTUEUSE et GRANDIOSE. Dans la
fumée des fumigènes, les bleus crient, agitent leurs
drapeaux et les chants résonnent dans le stade comme le 5
Mai. Le résultat des 4 tribunes est saisissant : la OUEST
est superbe, malgré le fait que les groupes ou groupuscules
qui la composent aient hélas décidé une fois
de plus de faire bande à part. Les fumis sont dispersés
au dessus de chaque bâche, ce qui est dommage car s'ils avaient
été regroupés le résultat aurait été
excellent. Quant à la SUD, pour la deuxième fois je
crois de ma vie, je la vois constellée de drapeaux, sous
lesquels les gens s'agitent et crient. C'est magnifique. Mais que
dire de la NORD !! C'est avec une intense émotion que certains
regards se tournent vers ce lieu d'ordinaire si chargé de
tristesse et de passivité. Impossible de ne penser à
la ½ finale d'il y a10 ans, à ceux qui se tenaient
là et qui chantaient les mêmes choses. Quel bel hommage
pour eux que cette même tribune grimée et colorée
sur le même mode que ce soir-là !
Quant à la EST, il sera difficile pour ceux qui y étaient
de rendre véritablement compte de ce qui s'y passe et la
passion qui l'imprègne . Tous, vieux, jeunes et très
jeunes sont au diapason. Une fois que Marguerite redescend, je m'arrête
pour l'admirer, en me disant : " Cette fois c'est sûr
: on a eu raison de se battre et on a pas fait ça pour rien
. Les drapeaux Testa Mora à perte de vue sont notre récompense
".
Le
sentiment envahissant et inexplicable de la RESPONSABILITE nous
saisit. En bas de la tribune, toutes les figures de la Tribune Est
sont réunies, comme aux grandes heures. On sait que c'est
à nous de jouer, et qu'on va tout donner pour ces gens qui
on le sait, nous regardent et comptent sur nous. C'est malheureusement
alors que la chose la + catastrophique qui puisse arriver à
un groupe ultrà va se produire. Ajoutée à celle
que nous subissions depuis + d'1/2 heure, certains comprennent aussitôt
qu'il nous sera IMPOSSIBLE de donner notre maximum, et de porter
notre tribune sur la cime du Tazzu Furianincu qui a bercé
notre jeunesse et peuple parfois nos rêves
.
LE MATCH :
Tribune
EST : 17 heures. Les joueurs entrent en marchant sur le terrain,
accompagnés de la musique diffusée plein pot, ce qui
coupe une fois de plus la formidable ambiance qui règne à
ce moment là. Par le passé pourtant le club avait
été invité plusieurs fois, ou à couper
definitivement la sono, ou à la limiter aux entrées
et sorties des joueurs (dont on ne comprend jamais les noms). Par
deux fois notamment (contre l'OM et contre Lille) le public était
resté à la fin du match pour acclamer notre équipe
qui s'était bien battue. Les deux fois on avait eu droit
à " So Elli " (qui plait beaucoup aux jeunes, mais
que les vieux (même patriotes) trouvent souvent déplacée)
ou bien la CALAMITEUSE chanson " Forza Bastia " qui n'obtiendrait
même pas un point dans un concours de l'Eurovision pour sourds
et malentendants .
Mais ce 30 mars on est en train d'attendre le sommet de la connerie
: depuis 16 heures 30, et au moment où le public commencait
vraiment à se chauffer, et qu'il n'y avait plus qu'à
se laisser aller pour foutre un bon tazzu, le speaker O. Balbinot,
sûrement abreuvé de consignes par le club, s'était
déchainé.
Alors qu'il est déjà difficile par un porteur de mégaphone
d'un groupe de faire participer les gens (qui sont réfractaires
parce que c'est apparu très tard à Furiani, et qu'ils
ont l'impression qu'on les prend pour des petits soldats) le brave
speaker, convaincu de pouvoir créer une ambiance de feu,
s'égosillait en pure perte à essayer de faire reprendre
des slogans par les tribunes. Il lançait notamment des séries
de " Bastia, Bastia " tellement rapprochées que
personne ne pouvait décemment reprendre derrière,
même s'il en avait envie.
Devant notre tribune le boucan est épouvantable, la baffle
se trouve à 3 -4 mètres de nous, elle siffle (comme
d'habitude), et met les nerfs à tout le monde. Nombreux sont
ceux qui s 'énervant après Balbinot en lui créant
" Chjodi la ! " et autres " Mais tu vas finir par
la fermer ou quoi !! ", mais rien n'y fait. Lecauchemar continue
et on ne peut rien faire pour l'arreter. A ce moment plein de supporters
qui commencait à bien se chauffer commencent àse taire,
et faisant fi des consignes (du tract) qu'ils voulaient au départ
respetcer, s'assoient.
La
solution pour nous à ce moment aurait été de
faire partir nos chants au MEGAPHONE, afin de faire comprendre au
maniaque de la sono qu'on préférait agir par nous
memes. Or, c'est bien là que le bât à baissé.
Nous avions pensé à tous les détails, sauf
au fait que le Mégaphone apporté par RAY du Valincu
allait nous lâcher à ¼ d'heure du coup d'envoi
!!! Il était prévu que Ray, qui avait agi contre Montpellier
(en pure perte et en agaçant bien des gens), laisse le méga
à A.M, qui aurait su bouger tout le monde comme il fallait.
Hélas, le méga préhistorique (les autres de
l'Associu ayant été donnés par Testa Mora aux Blue
Fans et Cop's lorsqu'ils se lancaient
) avait les piles bousillées,
et refusait désesperément de repartir.
On sait à ce moment là qu'il faudra faire partir les
chants avec nos seules voix, et que ça pas être de
la tarte, voire mission impossible.
Profitant de quelques rares moments d'accalmie laissés par
le speaker, on tente quand même le coup, et on commence à
y arriver, lorsque survient une nouvelle catastrophe, totalement
inédite et imprévisible celle-là. On nous annonce
une personnalité qui est venue soutenir le Sporting, en pensant
à Bruno Valencony dont on savait la venue, lorsqu'on voit
débouler sur la pelouse la fiente incarnée de
Francis LALANNE , que l'on nous présente comme un bleu de
toujours !!!! OIMELA cara !!!! Les savants chimistes de l'ambiance
du Sporting n'ont rien trouvé de mieux que... le soi-disant
chef des supporters de l'équipe de France (di merda), qui
cherche à embrigader des ultras pour les emporter en Corée
(voyage payé) pour soutenir les autres larves dans les tribunes.
ON CROIT REVER !!!
De la EST partent une multitude de noms d'oiseaux de la part des
animaux qui n'en reviennent pas. Certains supporters qui étaient
restés debout rejoignent les autres et s'assoient eux aussi.
C'est le scumpientu : en 25 minutes le club vient de ruiner tous
les efforts des supporters pour faire de l'avant-match un souvenir
inoubliable. Même la Ouest, qui avait pourtant assez motivée,
se démotive, et la température baisse de quelques
degrés.
Heureusement
l'entrée des joueurs fait se lever tout le monde, et un moment
on croit que l'ambiance va repartir. Or, les joueurs du Sporting
choisissent de se réunir pour lancer leur cri de guerre.
Dans le stade, TOUT LE MONDE croit qu'il s'agit d'une minute de
silence, qui n'avait pourtant pas été annoncée
par notre ami le speaker. On assiste donc à un evenement
RARISSIME : une minute de silence totalement improvisée (il
faudrait d'ailleurs que le club explique pourquoi il n'a pas pensé
à en faire faire une, mais bon, on est pas à ça
près
). Le résultat est impressionnant. De 100
000 décibels on est passé à 0 en 2 secondes.
L'émotion est très grande et est palpable dans les
travées. On pense à ceux qui étaient là
il y a 10 ans et qui ne viendront plus jamais.
Seul petit problème, comme l'arbitre n'a pas été
prévenu, la minute est largement dépassée,
et on frôle les 1 minute 30 de silence !!! Personne n'ose
le rompre et on se dmande ce qui se passe, lorsqu'un cri poussé
par quelques bleus dans le secteur Testa Mora : " MINAAATE !! "
fait se reveiller tout le stade !!!
On essaie de crier, mais il est bien évident que le moment
d'émotion a coupé pas mal de jambes, et donc le résultat
n'est pas à la hauteur.
Le
match commence, et on attend que les bleus poussent à fond
sur les buts sedanais. Mais a notre grand désappointement
il n'en est rien, et ce sont les sedanais bien organisés
qui se mettent en action. Certains disent que la minute de silence
a coupé les jambes des joueurs, et on aimerait les croire,
si on avait pas assisté plusieurs (trop) de fois, à
ce scenario cette année. Combien en effet de matches perdus
à Furiani ont été accompagnés par le
commentaire suivant : " on est mal rentré dans le match
!!! ". Qu'on ne nous raconte pas de conneries, il s'agit d'une
mauvaise habitude due à l'équipe elle-même,
et il faudrait arrêter de setrouver des excuses. Lorsqu'il
n'y a pas d'ambiance (souvent) ils rentrent mal dans le match, et
lorsqu'il y en a trop, c'est pareil ! Incontestablement il faut
revoir quelque chose, et contre Sedan les bleus auraient du partir
à l'abordage et enflammer le public. Rien d'autre.
Le
public, parlons-en : au bout de 2-3 minutes, les habitués
ont compris que le film exposé plus haut se répète
encore, et commencent à avoir la pression. En Est c'est la
Berezina, mis à part le bloc de sièges derrière
Testa Mora qui est debout du bas en haut, tout le monde s'est assis (adieu
l'effet Tract). On tente bien de lancer quelques chants a cappella
(Anto, JMM, et AM), mais ça ne marche pas beaucoup. On a
pas la puissance nécessaire pour diffuser le premier chant,
et quand les gens reprennent, on est tellement morts d'avoir hurlé
qu'on ne peut pas suivre et continuer. Aie, aie, aie, les cordes
vocales.
En face, la Ouest est dans le même état que nous ,
sinon pire. Comme le Sporting attaque de leur côté,
c'est aux bleus de cette tribune de se défoncer pour pousser
les attaquants. Mais le résultat n'est pas bon : mis à
part quelques chants assez puissants sur des corners ou quand on
pousse, c'est pas terrible. Certes la première mi-temps du
Sporting a été lamentable, mais ça n'explique
pas tout : lorsqu'on regarde la Ouest (qui est beaucoup mieux faite
et donc plus propice pour mettre l'ambiance que la Est) on aperçoit
plusieurs banderoles, et donc on devrait s'attendre à voir
les chants repris par chaque groupe. Hélas il n'en est rien
: au lieu de se regrouper une bonne fois pour toutes pour sauver
les meubles, les groupuscules se tirent la bourre et se la jouent
perso. Une petite description (qui ne demande qu'à être
approubvée ou infirmée) s'impose :
A gauche, les COP'S sont une quinzaine derrière leur banderole
proche du poteau de corner. On se demande bien pourquoi. Ils se
situent à une quinzaine de mètres de " VOCE DI
BASTIA " qui doivent être le même nombre. Le créateur
du groupe, JL , a lancé les chants au Méga depuis
plusieurs plusieurs matches. Au départ en haut de la Ouest,
il redescend peu à peu vers le bas. Les Cop's lui ont promis
de faire fusion (ce qui serait un SOULAGEMENT pour tout les supporters
du Sporting), mais se sont dédits et l'ont fait marron.
Derrière les cages se situant les BLUE FANS (un autre nom
à vomir les tripes) qui ont la plus grande banderole. Banderole
qu a subi un sort particulier cette année : un coup à
gauche, un coup à droite, un coup au milieu, et un coup...
plus du tout de banderole (on croit rêver) !!! Incontestablement
ce sont les plus nombreux (25-30 ?), et les plus ultras dans leur
gestuelle et leur comportement. J'ignore s'ils ont un mégaphone,
mais les autres secteurs ne les suivent presque pas. Quoiqu'il en
soit ils ont abandonné le méga à JL en cours
d'année, et il semblerait que certains ne reprennent pas
ses chants (classiques, sauf le " Partigianu " qui n'
a pas pris du tout ).
Le MYSTERE s'épaissit, et devient plus opaque encore avec
les ZINZALI PORTI VECHJU, de loin les plus meritants, car venant
de très loin, ayant été traités comme
de la merde par le club suite au match de Lille. On ne connaît
pas leur nombre, et ils semblent avoir été àcôté
des Blue Fans. Blue Fans, dont ils sont une émanation, puisqu'il
semblerait qu'ils aient fait scission (pour s 'appeler Zinzali)
à cause d'une sombre histoire de banderole à l'exterieur
!!!!
O ZITELLI SIMU IN PIENA TERZA DIMENSIONE !!!
Enfin, le dernier " groupe " , le plus mysterieux de tous
: " I LIONI DI FURIANI ". Quasiment personne ne sait de
quoi il s'agit, ni combien ils sont. En tout cas on ne voit personne
derrière la banderole !!! A ce qu'on m'en a dit, il semblerait
(tenez-vous bien) que le groupe se compose de
1 SEULE ET MEME
PERSONNE, qui se ferait aider pour appicciguer sa bandeole !!!!!!!!
De quoi rester sans voix, et du souci à se faire pour la
finale je vous le dis.
Match
merdique, ambiance merdique, personne ne pourra dire le contraire.
Comme toujours à Furiani, c'est l'équipe qui emporte
le public, et non l'inverse. La mi-temps est sifflée sur
ce constat, et on en mène pas large dans nos rangs. Beaucoup
sont comme KO, craignent le pire, et apparaissent démotivés.
Ce n'est pas qu'ils soient mous, ou pas acharnés, mais tout
simplement qu'ils subissent le celèbre syndrome qui ne semble
exister qu'à Bastia, que j'appellerais la " CONSTIPATIO
FURIANA ". Qui en effet n'a pas remarqué l'état
de constipation intense qui s'empare des supporters (jeunes ou vieux
) lors des matches importants, ou quand le Sporting patauge ?? Ce
syndrome est tellement diffus qu'il est souvent très difficile
de savoir vraiment si un chant va être repris :lorsqu'on attaque
: tout le monde a la pression parce qu'on veut que les bleus marquent
: personne ne chante. Lorsqu'on défend, c'est encore pire,
et il impossible de faire sortir un son. Il ne reste que les arrets
de jeu, les touches loin des cages, et les phases de furia bleue
sur le terrain pour ranimer les evanouis en puissance.
Le diagnostic peut sembler exagéré, mais c'est bien
à ça qu'on a assisté en EST. Dans le courant
de la 2ème mi-temps, c'était à nous de mettre
l'ambiance, et on a pas été meilleurs que la Ouest.
Chants timides avec quelques uns assez puissants par moments parce
qu'on a un potentiel 'animaux que les autres n'ont pas. Ce qui joue
pour nous et donne une meilleure impression dans les gros matches,
c'est que les gens connaissent tous les capos, les respectent pour
le travail qu'ils ont accompli, et aussi le fait que Testa Mora
est le seul groupe a occuper la EST (malgré la présence
notable d'une banderole " Brigata Turchina " qui était
apparue cet Eté, avait disparu, puis vient de faire son retour,
avec quelques éléments qu ont l'air pas mal et peuvent
se metre avec nous quand ils veulent).
Arrive
maintenant le temps des prolongations : il y a du mieux en Ouest,
surtout après le but de TONY qui delivre tout le monde. C'est
alors que part une OLA qui semble bien prétentieuse puisqu'il
reste plus d'1/4 d'heure à jouer. Ca met de l'ambiance, tant
mieux, mais personnellement je trouve que ca fait " effet Coupe
du Monde " et Footix. Quoiqu'il en soit il ne faut pas se plaindre
que le stade se reveille. De notre côté un ou deux
noirs remplacants qui s'échauffent devant nous (ce qui est
on le repète INACCEPTABLE) sont bombardés de mammouths
qui manquent plusieurs d'exploser sur les pieds des joueurs. La
Est se reveille, et le bloc derrière nous (environ 150personnes)
où se trouvent les bleus du Valincu, la bande de 11.43 (très
bien), les recrues de l'internet, et des vieux bleus de la Est,
bouge bien. On arrive à une ambiance digne de l'évenement,
et on finit de se sbunder la voix a cappella (gestes à l'appui)
pour enflammer la Est (et par ricochet, la Nord).
C'est le moment que choisit le jeune niulincu " Montecintu
", qui en tant qu'artificier en herbe fait sauter 2 B.A dans
l'escalier en colimaçon.
2ème prolongation : il faut tenir, tout le monde est crispé,
mais la CONSTIPATIO s'efface peu à peu devant la necessité
de porter les joueurs à la victoire. Pour la première
fois depuis longtemps, la Est redevient la Est peuplée d'animaux
inconditionnels tout en ferveur, nombreux sont ceux qui se remettent
debout partout, ca mughje sec, on sefinit la voix en hurlant les
chants que les gens doivent reprendre en lisant sur les lèvres.
La Nord, puis la Ouest (qui est bien mobilisée aussi, particulièrement
le coin à l'angle de la Nord) et enfin la Sud reprennent
les memes chnats. Le temps défile, Furiani est redevenu Furiani.
De la NORD, partent des chants spontanés qui sont repris
par tout le coté bas qui beneficie du seul endroit du stade
couvert. Les drapeaux flottent au vent, qui s'est levé, dans
la Est et dans l'étage supérieur de la nord. C'est
magnifique et ca fait penser au 5 Mai.
A deux minutes de la fin, le stade est en feu, les chants ne s'arretent
plus. Pendant la dernière minute un " Ohé, Oho
" sepoursuit sans interruption. Frissons et tension. Enfin
l'arbitre siffle la fin !!!
Cette fois c'est sur : " CI SIMU ! ". C'est de l'hysterie
: des bleus s'embrassent et tombent par terre, les fumigenes s'allument,
je me basgie avec tout ceux passent à proximité. C'est
le bonheur. De suite on veut envahir le terrain, mais la porte est
fermée, des bleus sautent du grillage, et le steward subit
une grosse pression. Enfin il ouvre. Je sors un des premiers, et
au lieu d'avoir vers TONY qui est déjà cerné,
je me dépêche de fiare ce dont j'ai envie depuis 2
heures et demi : DEBRANCHER LA BAFFLE de merde qui nous a tant fait
chier et qui a tout foutu à plat !!!
Cette besogne faite, je retrouve les fratè 11.43 et Bombagrikolator
en transes, après m'être rué sur Ali Boumnijel
pour le basgier (en fait je crois que je lui ai mis une petite capata
sans le faire exprès). Tout le monde se regroupe devant le
tunnel des vestiaires, TONY est porté en triomphe, ceux de
la Nord sont majoritairement restés (pour une fois) et tout
le ponde chante les slogans du Sporting. HELAS, (je sais je me repète)
le speaker qu'on avait oublié nous fout plein pot les chansons
en bois sur le Sporting (dont la toute dernière qui est A
DEGUEULER et qui ressemble à un mix de Capitaine Flam et
Albator, sur fond de Forza Bastia et Testa Mora). Comme il m'est
impossible de debrancher les baffles de la Nord, l'horreur cosmique
continue et nos chants sont recouverts. Certains qui seraient restés
sur le terrain sont stumaghés et quittent peu à peu
la pelouse. L'ambiance retombe doucement : DOMMAGE.
Je suis particulièrement satisfait pour ceux qui n'ont pas
connus les grands moments du club (Coupe 92, la remontée,
Bastia-Monaco
) et quoi ont pu voir leur stade s'animer. Ca
leur servira pour la suite esperons.
Retour
à la voiture après avoir débaché et
remballé Marguerite. Sur la 4 voies le concert de klaxons
est assourdissant. J'apprends par téléphone que NOUZ
a essayé de joindre Testa Mora pour nous remercier de ce
qu'on a avait fait, mais qu'il n'a pas reussi. En ville le défilé
est consistant (moins quand même qu'en 92) mais je ne m'eternise
pas. Beaucoup de types de la ouest (BF notamment) s'en donnent à
cur joie. De notre côté il est temps de se reposer,
parce qu'il faut aller fêter ça comme il se doit, et
qu'on en peux plus (surtout moi). Comme prévu on se prend
une sborgna retentissante, qui commence au Cotton (où il
y a de types en maillot du sporting : incroyable !!) et se poursuit
à la Stella ( je croise DIB et me retiens de lui dire ce
que je pense de lui, en me disant que c'est pas le moment) où
je me chope un Lilian Nalis en transes diaboliques. Je sais meme
pas ce que lui dis, qu'il faut combattre, et mourir sur le terrain
et des trucs dans le genre, et lui me reponds que c'est mac comme
discours & que s'il est capitaine il va mettre en place un commando
ou un truc dans le genre pour le Stade de France... Ensuite je sais
plus trop ce qui s'est passé, sauf qu'on s'est maté
une cassette sur la Fossa dei Grifoni du GENOA en rentrant.
Voilà
o zitelli ! Maintenant il faut faire le maximum pour ramener le
trophée à la maison après 21 ans d'attente
!! TUTTI IN PARIGI E FOCU A A CEPPA !!
ERI,
OGHJE,DUMANE
FORZA BASTIA
PZD
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