Quatre
matches et autant de victoires. Bastia est leader. Toute la Corse
senflamme, mais Bianconi garde les pieds sur terre.
«
Vous, le teigneux, vous êtes devenu un exemple
de correction. Comment sest opérée cette mutation
?
- Cest vrai quà la suite dun certain
nombre dincidents jai traîné comme un
boulet durant de longues saisons, limage dun joueur
dur, incorrect. Il y a eu, de ma part, je le reconnais, un certain
nombre de péchés de jeunesse. Jai, parfois,
confondu vitesse et précipitation. Et je suis devenu une
cible privilégiée dès quil se passait
quelque chose danormal sur le terrain.
-
Et cela a nui à votre carrière ?
- Considérablement, oui ! Jen suis parfaitement conscient,
mais, maintenant, tout est bien fini. En prenant de lâge,
on fait beaucoup mieux la part des choses
-
Vous avez perdu assez de temps
- Notamment au cours des deux dernières années.
Et je nai plus rien à perdre. On a déjà
pu le constater : je suis devenu beaucoup moins impulsif. Et puis,
à vingt-huit ans, jai enore de lambition. Je
veux prouver que jai les moyens de mimposer sur un
terrain grâce à mes seules qualités de footballeur
Dailleurs, si vous voulez dire que le Bianconi nouveau est
arrivé, eh bien ! Je crois que cest ça !
-
La venue de Nîmes constituait le premier test à Furiani.
Cela a-t-il été aussi difficile que prévu
?
- Honnêtement, non ! Il est vrai que lexpulsion de
Squaglia au bout dune demi-heure de jeu a constitué
un avantage certain. Cest, néanmoins, le genre dincidents
qui fait partie du jeu. En fait, le plus difficile a été
de marquer, car, même quand Nîmes a égalisé
contre le cours du jeu, nous navons jamais douté.
-
Une des caractéristiques du nouveau Bastia
- Cest même, je crois, une de nos principales forces.
Vous avez vu : nous avons continué notre jeu. Nous avons
dominé, poussé, et imposé notre manière.
Ça nous a souri
Finalement, ce nest pas si
cher payé que ça pour Nîmes.
-
Bastia leader avec quatre victoires, ça vous surprend
- Sans vouloir paraître présomptueux, pas trop. Dailleurs,
il ne faut pas oublier que nous avons tout de même disputé
trois des quatre matches à domicile.
-
Tout de même
- La bonne surprise vient de notre victoire à Mulhouse.
Je pense que nous sommes allés là-bas au bon moment.
En effet, il sera maintenant très difficile dy grapiller
encore des points. Si on fait donc un rapide bilan, nous avons
en somme respecté notre plan de route. Maintenant, il va
falloir confirmer à lextérieur, car une accession
cest avant tout chez ladversaire quelle se gagne.
-
Quest ce qui, en ce début de saison, fait la force
de Bastia.
- Cest un tout. Indéniablement, il existe au sein
de notre équipe un certain nombre de fortes personnalités
qui rejaillissent sur lensemble. Mais, surtout, il y a un
esprit de corps. Cest peut-être ça le plus
étonnant dans la mesure où leffectif a été
profondément bouleversé à linter-saison.
-
Le public vous aide quand même beaucoup
- Cest vrai ! Contre Gueugnon, déjà, il nous
avait portés à la victoire. Mais devant Nîmes,
il a été encore plus précieux. Tout le monde
le sait : Furiani est un stade fait pour le football, et quand
il est plein comme un uf, comme ce soir, on peut dire quil
est le treizième homme de léquipe bastiaise.
-
Et il na pas eu besoin dartifices
- Le public nous a, en effet, encouragés mais il ny
a eu aucun débordement, aucun jet de pétard. Ça,
cest sa victoire à lui. On dit tellement de choses
sur nos supporters quil faut savoir, également, leur
rendre hommage.
-
Regrettez-vous que léquipe ne soit plus, comme à
votre retour il y a deux ans, composée en majorité
de Corses ?
- Ce nest pas un secret pour personne
Pour ma part,
jouer au sein dune formation composée à majorité
de Corses serait la plus belle des choses. Je lai vécue
et jen ai été très heureux. Malheureusement,
nous navions pas atteint lobjectif que nous nous étions
fixés. Cela dit, ce qui compte pour nous, cette saison,
cest lambiance qui règne au sein du groupe.
En un mot, elle est super.
-
Porter le brassard, ça vous fait plaisir ?
- Bien sûr ! Je suis corse, je suis le capitaine de léquipe
Cest un honneur qui ma été fait. Cest
aussi une nouvelle résponsabilité, jen suis
conscient et je mefforce de lassumer au mieux. Disons
que je my emploie en payant au maximum de ma personne
-
Laccession, vous y pensez ?
- Non ! Il est encore trop tôt. Le championnat ne fait que
débuter, ne loublions pas. Quatre matches et autant
de victoires, cela nest encore quune grosse satisfaction.
Mais il ne faut pas se leurrer : nous avons encore tout à
prouver. Apprécions le bonheur du moment, il sera toujours
temps de penser à la montée dans quelques semaines
ou quelques mois
-
Votre avenir est à Bastia
- Soyons francs ! Je vais avoir vingt-huit ans, jai un contrat
dun an avec Bastia. Je my sens très bien, je
lai déjà dit. Mais on verra
-
Ce qui veut dire
- Que jouer, ici, est la meilleure des choses qui puisse arriver,
mais je suis un footballeur professionnel
Alors, même
si en Corse je suis mieux que nulle part ailleurs, jétudierai
quoi quil arrive les propositions qui pourraient mêtre
faites demain. Mais aujourdhui, je suis à Bastia
»
Pour
info cette semaine là le Sporting avait battu Nîmes,
concurrent direct pour la montée sur le score de 4 à
2.
La compo et les notes de FF :
Valencony
4
Bianconi 5
Triki 4
Salou 3
Santini 4
De Bono 4
Nativi 3
Fréchet 5
Rzepka 3
Diallo 4
Kabongo 3
Entr
: le pauvre Roland Gransart.
Il y avait 8.000 accaniti ce jour là à Furiani.
les buteurs : Sirvent (csc 41e), Fréchet (57e), Diallo
(87e et 90e) pour le Sporting.
Sirvent (55e), Garcin (93e) pour Nîmes.
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BIANCONI par PZD
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