LE COMPTE RENDU
DU DERBY


15 septembre 2002 à Furiani

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tribune EST

tribune OUEST

(merci à Semoula)


Furiani était copieusement garni pour ce derby tant attendu.

Comme prévu, les supporters de l'ACA sont Tribune Est, qui est coupée en 2. Coté Nord ce sera Testa Mora, coté Sud, les Ajacciens. Un maigre grillage nous sépare d'eux. Vu leur nombre, pourquoi ne pas les avoir mis en Nord ????

Premier gros point noir, la très faible mobilisation coté rouge et blanc : seulement 200 Ajacciens ont franchi Vizzavona. C'est plutôt maigre, compte tenu de la remontée de l'ACA après 30 ans d'absence au plus haut niveau. On peut se poser la question du réel engouement des Ajacciens pour ce club. Préfèreraient-ils le GFCA ? Mais c'est vrai qu'ils avaient des excuses : "Bastia, c'est loin", "le match est à la télé", "demain y a école" et "j'ai peur de me faire crever les pneus de la 306".
Dans leur secteur, une moitié des acéistes est assise, l'autre debout chante. La moyenne d'âge est très jeune, mais ils sont motivés. Les chants sont constants, la gestuelle est bonne. A l'entrée des joueurs ils agitent des drapeaux, ils ont des fumigènes, c'est pas trop mal.
Autre grand point noir : leur repertoire de chansons 100% marseillaises, dont le pitoyable " aux armes "… C'est dur quand on s'appelle les "orsi ribelli", les "guerrieri" et les… hum… "aiacciu corsi angels"…

Coté Bastiais Testa Mora avait mis le paquet pour ce match : 1500 drapeaux bleus et blancs, la grande bache, des pots de fumée, des fumigènes, les drapeaux géants, et on a même entendu des bombes agricoles.
Le tifo à l'entrée des joueurs est splendide avec les petits drapeaux. Notre secteur est à moitié bleu, à moitié blanc, et avec les pots de fumée c'est magnifique (merci Canal, on verra rien à la télé).
En 2ème mi temps ce sera la grande voile et les fumigènes. Ca pechte !

Malheureusement le soutien vocal ne sera pas au niveau du tifo. Comme d'habitude à Furiani, si l'équipe n'emballe pas le match le public ne suit pas. On sent le Sporting crispé, incapable de mettre le pied. La tribune ne s'enflamme que trop rarement. Le match est mauvais, on sent de la retenue chez les Bastiais, le public lui est tétanisé, incapable de se réveiller.

Sur le terrain l'ACA en veut plus. Ils se battent, s'accrochent. Le SCB est absent.

Où est donc passée la grinta des matches contre Lens, Monaco, Rennes, où le SCB, réduit à 10 à chaque fois avait véritablement mangé ses adversaires ??? à cela, plusieurs explications :

- Tout d'abord l'ambiance tout au long de la semaine : appels au calme de la part de l'entourage du club, presse et dirigeants. Jocelyn Gourvennec résume bien la situation : " Depuis le début de la saison, ce qui faisait notre force à domicile, c'était l'intensité, l'agressivité positive dont nous faisions preuve, la pression que nous mettions sur nos adversaires. Là, on a fait un match gentillet. Je pense qu'inconsciemment, nous avons voulu donner une bonne image de la Corse, d'autant que le match était télévisé, on s'est peut-être laissé prendre par l'environnement autour de ce match. Tout le bruit fait autour du derby nous a sans doute desservis, on s'est du coup endormis et on s'est fait piéger, contre le cours du jeu. On a été plus passifs que d'habitude". Pareil pour Gili : "ce qui nous a manqué le plus c'est l'agressivité, qualité qui était jusque-là notre vertu essentielle et qui a été quelque peu amenuisée par l'esprit derby et surtout par l'appel au calme durant toute la semaine". En gros, merci de nous avoir cassé les couilles avec la "fête du football corse" et autres "semu tutti fratelli, il faut être sympas avec tout le monde"…

- Il y a eu aussi le joli coup d'intox de Michel Moretti, soufflé par ce malignone de Courbis, spécialiste de la déstabilisation. En effet notre bon vieux Moretti, a déclaré dans L'Equipe : "Si Gili se figure qu'en parlant des valeurs de la corsitude et du public de Furiani, on va être impressionné, il se trompe. Gili ? Il est venu à la rame. Moi, je suis né sur cette terre et en Corse je me sens partout chez moi". Trop fort Moretti. On se croirait presque à la grande époque du MPA. Mais si Gili est arrivé "à la rame", Courbis et Bijotat eux sont venus en NGV. Toujours le même : "si Jeunechamp se prend à nouveau pour Pascal Paoli, on saura lui répondre".

Bravo messieurs, l'intox, ça fait partie du jeu, vous avez réussi votre coup. Le Sporting n'est plus le même, les joueurs ne se lachent pas.

Bref, c'est magnifique, on s'aime tous, c'est tellement la fête du football corse que ça devient même la soirée des cadeaux et l'ACA marque en contre. Mais bon, les Ajacciens en voulaient plus, ils ont mouillé le maillot, ils se sont bien battus. Sekli a fait un match comme il n'en fera plus jamais, il a tout arreté. Fin du match, c'est la consternation.

On en vient aux incidents. Alors que le stade se vide, les Ajacciens chantent toujours. Ca macagne, quelques uns font des bras d'honneur (c'est là qu'on voit que c'est vraiment malin d'avoir mis les Ajacciens en Est…). Réaction des bastiais qui montent au grillage, des insultes, quelques projectiles partent. Ils sont empechés de sortir de leur tribune. Un ajaccien est touché par un boulon. Aucune réaction coté acéiste. La sécu intervient dans la tribune, ça se calme tout doucement.

Voilà, c'était vraiment la fête du football corse, youpi. Le SCB n'a pas joué son jeu, on a donné une bonne image à Canal, tout le monde est content. Sauf qu'on perd 3 points et qu'au classement on est en danger maintenant. Match retour à Timizzolu le 29 janvier.

La satisfaction de la soirée : le tifo magnifique, et pour la 1ère fois depuis longtemps le bloc entier qui était debout, même si coté vocal c'était pas terrible. Y a encore du boulot...